Cher corps,

Tu me parles, tu essaies de me communiquer des informations, à ta manière.

Et pourtant, parfois, je te parle mal. Parfois je ne t’entends pas. Parfois je ne t’écoute pas. Parfois je ne te réponds pas.

Parfois je t’oublie, même.

Ou alors, je ne te reconnais pas. Tu m’es tellement étranger que je ne sais plus si c’est toi. Ce corps qui m’a été donné pour cette vie.

Certains jours, je ne peux m’empêcher de t’en vouloir de ne pas être exactement comme j’aimerais. Je t’espère parfait, et tu ne l’es pas. Enfin, c’est ce que je me dis. Cela me frustre énormément ! J’avoue que l’idée de me séparer d’une partie de toi m’a traversé l’esprit. L’envie de juste changer de cuisses, de ventre, de nez. Pour voir. J’ai l’impression que je me sentirais enfin mieux.

Et puis, je me souviens que je ne peux te changer, tu es unique et c’est avec toi que je dois vivre cette vie.

Alors, j’ai envie de me rapprocher de toi. J’ai envie que nous fassions connaissance, que nous nous apprivoisions. J’ai envie de t’écouter: les noeuds, les raideurs, les douleurs, mais aussi la fluidité, la chaleur, la sérénité quand ces sensations sont là; d’ailleurs j’ai déjà remarqué comme j’avais avantage à t’accepter comme tu es, à ne pas te juger, à te parler comme à un-e ami-e, à te chouchouter tout entier, même et surtout les parties que j’ai plus de mal à aimer: masser, mettre de la crème, dormir assez, mangez des fruits et des légumes ! Là, je me sens mieux !

Aujourd’hui, je sens qu’il est temps de changer. Je prends l’engagement de t’aimer comme tu es. Et de t’apporter l’attention et la douceur dont tu as besoin. J’ai confiance que tu me le rendras en t’épanouissant dans ta vérité. Je sais que tu fais de ton mieux. Je t’aime.

PS : J’ai vraiment trop hâte qu’on soit amis ! Paula